mardi 4 décembre 2012

Gorilles de Montagne : Malgré une augmentation de la population, l'espèce n'est pas hors de danger


Le dernier recensement effectué par l'Uganda Wildlife Authority a permis de constater une augmentation de la population des gorilles de montagne au sud-ouest de l'Ouganda. Mais ces résultats positifs sont à nuancer et ne doivent pas faire oublier les menaces importantes qui pèsent sur ces espèces (en danger critique d’extinction) tels que le braconnage illégal, les maladies transmises par l’homme, la perte d’habitat ou encore les projets d’exploration pétrolière dans le parc des Virunga, situé dans la République démocratique du Congo voisine.

Le nombre de gorilles de montagne en hausse…
Le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) a pour habitat les forêts parc national de la Forêt Impénétrable de Bwindi dans le sud-ouest de l'Ouganda et les forêts des montagnes des Virunga en Afrique centrale, une région couverte par trois parcs nationaux en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Rwanda.
Le dernier recensement effectué à Bwindi (et dont les données ont été publiées le
14 novembre) a permis de dénombrer 400 gorilles de montagne dans cette région, tandis que le recensement effectué en 2010 dans le massif des Virunga portait le nombre d’individus à 480. Au cours de la dernière décennie, ces deux populations ont connu une croissance positive.
 …grâce à d’importants efforts de conservationEntre 2010 à 2012, le nombre d’individus dans le monde est passé de 786 à 880 soit une augmentation de 12%.
"Les gorilles de montagne sont les seuls grands singes à connaitre une augmentation de leur population. Ceci est largement dû aux efforts intenses menés pour la conservation de l’espèce et à l'engagement des communautés », s’est félicité David Greer, Responsable du Programme Grands Singes du WWF.
Les gorilles de montagne constituent une source importante de revenus touristiques qui au-delà de contribuer au développement des activités de surveillance du parc, sont réinvestis dans des projets communautaires tels que la construction de puits ou d’écoles.
Mais les gorilles de montagne ne sont pas hors de danger d’extinction Les pièges posés par les braconniers, les maladies transmises par les humaines ou la perte d'habitat constituent des menaces importantes pour la survie des gorilles de montagne. Les projets actuels d’exploration pétrolière en République démocratique du Congo sont également très préoccupants dans le Parc national des Virunga.

Même si les forages pétroliers n’ont pas lieu dans l’espace de vie des gorilles, cette activité industrielle pourrait cependant compromettre l'intégrité du premier parc national d’Afrique, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO pour sa biodiversité exceptionnelle (gorilles de montagne, éléphants, hippopotames, okapis, etc.). Un afflux de travailleurs et d'équipements l
ourds s’accompagnerait probablement d’une augmentation de la déforestation et du braconnage illégal.

 « Au moins sept gorilles de montagne ont été capturés cette année via les pièges posés par les braconniers dans le Parc des Virunga et deux n'ont pas survécu, alerte David Greer. La population de gorilles reste fragile et peut facilement décliner si la recherche à tout prix de l’argent du pétrole prend le pas sur les mesures de conservation ».

A noter :
Ce recensement a été mené par l'Agence pour la protection de la faune en Ouganda (Uganda Wildlife Authority) l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) ainsi que l'Agence rwandaise pour le développement (RDB). Le recensement a également été soutenu par le Programme International de Conservation des Gorilles (une coalition de l'African Wildlife Foundation, Fauna & Flora International et WWF), l'Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste, le Conservation Through Public Health, le projet vétérinaire des gorilles de montagne, l'Institut pour la conservation de la forêt tropicale, et le Dian Fossey Gorilla Fund International.
Ce recensement a été financé par le WWF Suède avec le soutien de Berggorilla & Regenwald Direkthilfe e.V, la Wildlife Conservation Society et l'Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste.

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