lundi 3 décembre 2012

Fukushima aura-t-il bientôt son sarcophage ?


Le « couvercle » prévu pour isoler le bâtiment-réacteur n°. 3 de Fukushima-Daiichi ne ressemblerait-il plutôt pas à un sarcophage qui cache son nom ?

Dans son rapport intérimaire du 14 novembre 2012, Tepco présentait pour la première fois le projet d’installer un « couvercle » en acier qui devrait recouvrir l’ensemble du bâtiment-réacteur n°.3 de Fukushima-Daiichi.
L'histoire électronucléaire se répète : le couvercle de Fukushima n°. 3 pourrait devenir un sarcophage
Même si l’opérateur annonce qu’il s’agit avant tout d’améliorer les conditions de sécurité du bâtiment n°. 3 au cours des opérations de déchargement du combustible usagé de la piscine prévues à partir de 2015 dans le meilleur des cas , certains observateurs se demandent s’il ne s’agirait pas plutôt en fait d’une ébauche de sarcophage « à la Tchernobyl » et si l’opérateur ne prévoyait pas purement et simplement de condamner plus ou moins longtemps l’accès à l’ex-unité n°.3, un peu à la manière de l’ex-unité n°. 4 de la centrale Lénine de Tchernobyl.

Tchernobyl, octobre 1986, achèvement du premier sarcophage sur l’ex-unité n°. 4

Il y a cependant une différence notoire car les Soviétiques accomplirent en moins de 6 mois ce que les Japonais n’auront probablement pas réalisé avant au minimum l’été 2013 soit plus de 2 années après la catastrophe : recouvrir l’ensemble de la structure du bâtiment-réacteur d’un blindage en acier visant à contraindre autant que peut se faire la remise en circulation des quantités astronomiques de particules radioactives dispersées à proximité du réacteur.
L’idée du sarcophage de Tchernobyl était de faire reposer l’essentiel de la structure au niveau de 2 poutres principales de 35m de portée (B1B2 ci-dessus), lesdites poutres étant assurées au niveau des moignons des 2 anciennes cheminées d’aération de l’ex-unité n°. 4.

Fukushima, vers 2013-2014, achèvement du (premier ?) couvercle sur l’ex-bâtiment-réacteur n°. 4

Basé sur une idée similaire adaptée aux conditions sismiques locales, le « couvercle » qui recouvrira à terme l’unité n°. 3 de Fukushima-Daiichi reposera donc également sur 2 points d’appuis posés sur des plots parasismiques au niveau de l’étage technique (niveau 5) ainsi que sur 2 appuis principaux localisés au niveau des extrémités Est et Ouest du BR. 3.

Amusons-nous maintenant à superposer les 2 constructions

Certaines corrélations entre les 2 structures apparaissent clairement quand les 2 schémas sont superposés et mis à l’échelle :
Nous pouvons constater de visu que 3 des 4 points d’appuis des deux structures se superposent parfaitement (cercles rouges) à la fois dans le plan vertical et dans le plan horizontal. Attendu que nous sommes très attentifs aux similitudes que d’autres appelleraient volontiers « coïncidences », nous pouvons nous permettre d’émettre l’opinion que les ingénieurs de génie civil Japonais travaillant sur le projet de couvercle se sont peut-être légèrement inspirés du sarcophage n°. 1 qui a été réalisé précédemment à Tchernobyl.
Après tout, pourquoi pas ? En poursuivant un peu plus notre théorie, nous nous baserons d’une part sur cette comparaison et d’autre part sur l’acception moderne du mot « sarcophage »  pour émettre l’idée suivante :
Les Japonais prévoiraient peut-être de recouvrir le bâtiment afin de « mettre en sommeil » pour une durée plus ou moins longue les travaux réalisés au niveau de l’ex-unité n°.3 de Fukushima-Daiichi, d’autant plus que les niveaux de radioactivité constatés dans les étages inférieurs du BR. 3 ne décroissent pas comme ils devraient théoriquement le faire, bien au contraire.
Et puisque nous tombons dans le symbolisme, nous ajouterons que l’étymologie de ce même mot (sarcophagus, cercueil qui mange les chairs) nous amène à oser une définition améliorée : les Japonais voudraient bien enterrer sur le plan symbolique l’unité n°. 3 avant que cette dernière ne dévore intégralement les chairs de ses semblables, tel le sarcophagus de la Grèce antique.


Sources :

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