vendredi 30 novembre 2012

Le chef indien Raoni mérite le prix Nobel de la Paix, selon Nicolas Hulot

Photographe : Fred Dufour :: Le chef indien brésilien Raoni le 30 novembre 2012 à Paris
"Le chef Raoni a la trempe d'un prix Nobel de la paix, quand je l'entends et le regarde, je retrouve Mandela", a déclaré Nicolas Hulot, lors d'une conférence de presse à Paris pour le lancement de la campagne "Urgence Amazonie".
"Il aurait toutes les raisons d'être rancunier, vu que son territoire et sa culture continuent à être profanés, mais il n'est qu'amour et respect", a ajouté l'écologiste.
Le chef indien, dont le combat a été rendu célèbre par le chanteur Sting au début des années 90, effectue un nouveau voyage en Europe pour défendre les droits des peuples indigènes et interpeller sur la responsabilité de certaines pays européens dans la déforestation de l'Amazonie.
"Nous comptons sur la France pour demander au gouvernement brésilien de respecter nos droits, comme la délimitation de certains territoires, et nous demandons de l'aide pour protéger la forêt amazonienne", a déclaré le chef Raoni, aujourd'hui âgé de 82 ans.
Le chef indien a été reçu jeudi par François Hollande. Il se rendra ensuite en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et à Monaco.
Gert-Peter Bruch, président de l'ONG Planète Amazone, qui lance la campagne "Urgence Amazonie", avec le soutien de la Fondation Nicolas Hulot, a pointé "la responsabilité des Européens dont la consommation participe à la déforestation".
Planète Amazone, qui a reçu le soutien de l'acteur Vincent Cassel et du réalisateur Jan Kounen, dénonce les achats de soja pour le bétail européen, de bois dont l'origine n'est pas certifié et les investissements d'entreprises françaises dans des projets de barrage.
Source:Afp

Pour limiter le réchauffement à 2°C, les rejets de CO2 doivent baisser de 15%

Photographe : Evaristo Sa :: Le fleuve Amazone au Brésil
Dans une étude publiée dans le cadre de la conférence de l'ONU de Doha sur le climat , les auteurs du rapport "Climate Action Tracker" ne souscrivent pas au constat, de plus en plus répandu, qu'il est désormais impossible d'atteindre cet objectif qui permettrait d'éviter l'emballement du système climatique.
"Limiter le réchauffement global sous 2°C, ou même sous 1,5°C, demeure techniquement et économiquement faisable, mais seulement avec des ambitions politiques soutenues par une action immédiate", ont-ils estimé.
"Si rien de plus n'était fait que les promesses actuelles (de chaque pays en termes de réduction des émissions, ndlr), les coûts seraient beaucoup plus élevés pour atteindre les réductions plus importantes nécessaires", ont ajouté les chercheurs
A l'occasion des douze jours de négociations qui ont débuté lundi à Doha, la Banque mondiale a estimé que le niveau actuel d'émissions de C02 rendait quasiment intenable l'engagement pris par la communauté internationale de contenir le réchauffement du globe à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Selon elle, le thermomètre pourrait en réalité grimper de 4°C "au cours du siècle".
En parallèle, le Programme des Nations unies sur l'environnement (Pnue) prévoit une hausse de 3 à 5°C compte tenu des promesses actuelles des Etats.
Selon le rapport "Climate Action Tracker", les émissions de gaz à effet de serre doivent "être réduites d'environ 15% par rapport aux niveaux actuels d'ici à 2020 pour être sur la trajectoire contenant le réchauffement sous 2°C".
Or, les émissions de ces gaz à l'origine du réchauffement de la planète battent chaque année de nouveaux records.
En 2011, la concentration de dioxyde de carbone (CO2, principal gaz à effet de serre) dans l'atmosphère a atteint 390 ppm, soit 40% de plus que ce qu'elle était à l'époque préindustrielle (280 ppm), a souligné la semaine dernière l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
Source:Afp

Est-il de nouveau raisonnable de manger du thon rouge?

Un pêcheur de thon rouge en Espagne en 2006.13.500 tonnes: c'est le quota annuel de pêche de thons rouges autorisé en Méditerranée et dans l'Atlantique est en 2013 et 2014. Ainsi en a décidé la semaine dernière la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta).
C'est légèrement plus que les 12.900 tonnes de 2011, mais les ONG environnementales sont globalement satisfaites. Des quotas ne dépassant pas 13.500 tonnes permettraient en effet une reconstitution du stock d'ici 2022, selon les scientifiques.
Les nouvelles sont donc plutôt rassurantes pour l'espèce. "Elle n'est plus surpêchée, la mortalité par pêche en 2011 est, pour la première fois, inférieure au seuil de référence qui traduit la limite d'une exploitation durable", dit l'Ifremer. L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer précise que la population de thons rouges augmente désormais.
La situation était pourtant très inquiétante il y a quelques années. La forte valeur marchande de ce poisson, liée à la demande japonaise, avait conduit à une dangereuse surexploitation et un effondrement des stocks était redouté. Quotas laxistes, pêche illégale: on estime qu'environ 50.000 thons étaient capturés chaque année à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
A partir de 2009, les alertes des scientifiques, la mobilisation des associations et surtout la peur de voir le commerce international de thon rouge interdit ont conduit les pays de la Cicta à agir. Les quotas ont été drastiquement baissés, les contrôles renforcés.
"Ne pas relâcher la pression"
Cette histoire "illustre combien les efforts conjoints peuvent sauver une pêcherie pour laquelle on n'avait plus d'espoir", se réjouit Sergi Tudela, du WWF Méditerranée.
Attention toutefois à ne pas "relâcher la pression", précise à BazikPress Elise Pêtre, du WWF France. "La méthode et les données pour évaluer le stock sont à améliorer, ce ne sont que des estimations, on ne connait pas l'ampleur et la vitesse de la reprise. Et il y a encore un problème de commerce potentiellement illégal basé sur des thons non déclarés. Ce n'est qu'un début, il faut maintenir les efforts."
Peut-on de nouveau consommer du thon rouge sans fâcher sa conscience écolo? "A moins d'être sûr qu'il est issu de la pêche durable, à l'hameçon, mieux vaut éviter", répond Elise Pêtre. "Mais cette espèce n'est de toute façon pas commune en France, l'essentiel de la pêche part au Japon. Le thon de couleur rouge sur les étals est souvent de l'albacore et les sushis ne sont généralement pas faits avec du thon rouge, vraiment très cher".
N'empêche, la plupart des espèces de thons sont vulnérables. L'idéal, explique-t-elle, est d'avoir une "consommation de poisson diversifiée", ne se limitant pas aux traditionnels "thon/saumon/cabillaud", et de se tourner vers des poissons au cycle de reproduction court, moins sensibles à la pêche, comme la sardine.
Espèce, origine, méthode de pêche, saison: dur de faire son choix sur les étals de poisson sauvage, tant les critères sont nombreux et les informations difficiles à obtenir. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le guide de l'Alliance produits de la mer:www.allianceproduitsdelamer.org/resources/Guidedesespeces.php.
source:Aurélie Blondel (Bazikpress)

Messenger découvre de la glace en abondance sur Mercure



Publié le 30 novembre 2012 par Émeline Ferard sur Maxiscience
Cette image de la planète Mercure montre en rouge les zones ombragées du pôle nord et en jaune les endroits où les dépôts de glace ont été repérés par la sonde Messenger
De nouvelles observations réalisées par la sonde Messenger montrent que la planète Mercure recèle bien de grandes quantités de glace ainsi que d'autres matériaux gelés et volatiles dans ses régions polaires.
Mercure est peut-être la planète la plus proche du Soleil mais cela ne l'empêche pas d'abriter de la glace en abondance. Une hypothèse que les spécialistes avaient émise depuis longtemps mais qui n'avait jusqu'ici pas pu être vérifiée. En effet, la planète où la température moyenne est de 169 degrés, paraît être le dernier endroit où trouver de la glace. Néanmoins, Mercure présente une particularité : son axe de rotation est incliné seulement de un degré. Cela signifie que certaines zones aux pôles de la planète ne voient jamais le Soleil et donc que les températures y sont très froides. 
Il y a plusieurs décennies, des spécialistes ont ainsi suggéré qu'il pouvait y avoir de la glace d'eau voire d'autres composés glacés dans ces fameuses zones. Une hypothèse confortée en 1991 lorsque le radiotélescope Arecibo à Porto Rico a détecté des plaques aux pôles de la planète. Mais un grand nombre de ces plaques correspondaient à l'emplacement de vastes cratères d'impact cartographiés par la sonde américaine Mariner 10 dans les années 1970. Or, dans la mesure où Mariner n'avait pu observer que 50% de la planète, les chercheurs manquaient d'un diagramme complet des pôles pour pouvoir comparer les images. Ceci ne confirmait donc pas pleinement l'hypothèse mais grâce à Messenger, c'est désormais chose faite.
En effet, les observations réalisées par la sonde arrivée en 2011 autour de Mercure, ont confirmé la présence de glace et d'autres composés gelés aux pôles de la planète. Les images prises ont montré les fameuses plaques plus ou moins brillantes dans les zones sombres des régions polaires. Et les instruments à bord de la sonde, notamment un spectromètre à neutrons, ont eux, permis d'établir qu'il s'agissait bien d'eau. Ils ont également servi à mesurer précisément les volumes. Ainsi, les nouvelles données indiquent non seulement qu'il y a bien de la glace sur Mercure mais aussi que cette dernière représente le principal constituant des dépôts trouvés au pôle nord. 
De la glace enterrée sous un mystérieux matériau sombre
"La glace d'eau se trouvant dans les régions polaires de Mercure atteindrait plus de trois kilomètres d'épaisseur si elle était étendue sur une superficie de la taille de Washington DC à savoir 117 kilomètres carrés", a expliqué David Lawrence, scientifique de la mission Messenger à l'Université Johns Hopkins à Laurel. Les résultats montrent en outre que la glace est exposée à la surface des dépôts les plus froids, mais que celle-ci est enterrée sous un matériau particulièrement sombre dans la plupart des dépôts, où les températures sont un peu trop chaudes pour que la glace reste stable à la surface.
"Nous estimons que selon les mesures effectuées avec le spectromètre, la glace se trouve sous une couche de 10 à 20 centimètres d'épaisseur d'un matériau sombre moins riche en hydrogène", a ainsi précisé David Lawrence. En effet, ce sont les mesures de la concentration d'hydrogène qui ont permis d'évaluer les quantités d'eau gelée. "La couche enterrée présente une teneur en hydrogène régulière avec de la glace d'eau quasiment pure", a ajouté le chercheur dont les travaux, ainsi que deux autres études, sont publiés dans Science.
Quant à l'origine du fameux matériau sombre, là-aussi, les chercheurs ont leur petite idée. "Ce matériau est probablement formé d'un mélange organique complexe apporté sur Mercure par des impacts de comètes et d'astéroïdes, les mêmes objets cosmiques qui ont sans doute apporté de l'eau sur la planète" ainsi noté David Paige, de l'Université de Californie à Los Angeles, auteur de l'une des deux autres études. Selon lui, le mélange aurait foncé avec le temps et l'exposition à de fortes radiations à la surface de Mercure.
De nouvelles questions au sujet de Mercure
"Ce matériau isolant et sombre est un nouveau pli pour l'histoire. Depuis plus de 20 ans, le jury a délibéré pour savoir si la planète la plus proche du Soleil abritait de la glace d'eau en abondance dans ces régions polaires ombragées en permanence. Messenger a maintenant fourni un verdict affirmatif et unanime", a commenté Sean Solomon, principal investigateur de la mission de la sonde cité par la NASA. Néanmoins, ces observations soulèvent aussi de nouvelles questions.
"Ce matériau sombre dans les dépôts polaires est-il principalement constitué de composés organiques ? Quel type de réactions chimiques ce matériau a t-il subi ? Existe t-il des régions sur ou à l'intérieur de Mercure qui abritent à la fois de l'eau liquide et des composés organiques ? C'est seulement en continuant l'exploration de Mercure que nous pouvons espérer faire des progrès sur ces nouvelles questions", a conclu Sean Solomon.

jeudi 29 novembre 2012

Conférence de Doha : un sommet pour le climat... Chez le plus grand pollueur mondial


COP18_Doha© COP18
Ironie du sort, le pays qui accueille en ce moment la prochaine conférence mondiale du climat n'est autre que le premier pays émetteur de Gaz à Effet de Serre (GES) par habitant. Du lundi 26 novembre au vendredi 7 décembre, le Qatar héberge la Cop 18, c'est-à-dire la 18e conférence mondiale sur le climat[1] de l'ONU. Plus de 190 pays sont réunis pour l'occasion à Doha, afin de décider de l'avenir du protocole de Kyoto[2] et d'esquisser un grand accord pour 2015, qui devrait engager tous les grands pollueurs mondiaux, notamment la Chine, en première position.

Le Qatar cherche à entrer dans la cour des grands 

Bien que richissime (le pays détient le 3e plus gros PIB par habitant en 2011, juste derrière le Luxembourg et la Norvège[3] avec 100 378 $), le Qatar n'occupe pas un rôle prépondérant sur la scène politique internationale. Or, depuis sa prise de pouvoir en 1995, l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani a souhaité moderniser et promouvoir son pays. Le Qatar s'est donc engagé à accueillir et mener la conférence. Ainsi, pendant près de deux semaines, tous les regards seront tournés vers leQatar National Convention Center.
Pour asseoir sa crédibilité, Doha ne manque pas d'armes : ainsi, ces dernières années, le Qatar a vu se développer une véritable industrie de la conférence, et les colloques internationaux s'y multiplient. Rien que ces derniers mois, le Qatar a accueilli le congrès de l'Union postale universelle, la conférence de l'ONU sur l'Alliance des civilisations, le congrès international du pétrole, mais aussi le World Innovation Summit for Education, dont il est l'initiateur.
Suite aux printemps arabes, l'émirat souhaite devenir le médiateur au Moyen-Orient (ce qu'il a déjà commencé à faire avec l'accord de Doha pour le Liban en 2008, ou le « processus pour le Soudan » sur la question du Darfour, etc. et ainsi apparaître comme le centre diplomatique et intellectuel de la région. Aujourd'hui, le pays s'implique fortement dans des tentatives de résolution de la crise syrienne.
Le Qatar a donc opté pour la stratégie du « soft power[4] », via :
  • l'organisation de conférences internationales ;
  • la médiation de conflits ;
  • des investissements dans le sport : achat du PSG, candidat pour l'organisation des Jeux Olympiques en 2024, après avoir obtenu celle du Mondial de football en 2022 ;
  • la culture ;
  • les médias : la chaîne télévisée Al-Jazeera a été inaugurée en novembre 1996 avec le soutien de l'émir. Très vite devenue populaire, elle est aujourd'hui un formidable instrument d'influence pour le Qatar.

Une Présidence qui soulève beaucoup de critiques

Le choix de l'ONU a été âprement critiqué, et ce depuis l'annonce du pays hôte faite en 2011, à la conférence de Durban(Afrique du Sud). Deux pays étaient susceptibles  d'accueillir le prochain rendez-vous climatique : la Corée du Sud et le Qatar. Si la Corée a fait des efforts importants en matière de réduction des émissions de GES et d'investissements verts, on ne peut pas en dire autant du Qatar, tout sauf sobre en carbone. Christina Figueres, la responsable des Nations unies pour le climat qui avait annoncé la nouvelle en 2011, s'est justifiée : le Qatar a annoncé vouloir réduire ses émissions de GES et aider les pays en développement à le faire. 
Les négociations mondiales sur le réchauffement climatique ont toujours été délicates. Parallèlement, l'urgence de la situation (la Banque Mondiale vient de publier un rapport alarmant sur le réchauffement climatique) exige un fort leadership pour aboutir à des solutions et des compromis : actuellement, les initiatives prises par les Etats pour réduire leurs GES ne permettront pas de contenir le réchauffement à + 2°C, seuil au-delà duquel les effets pourraient être dramatiques. Or, selon Raul Estrada, un des architectes du Protocole de Kyoto en 1997, le Qatar n'a absolument pas le profil pour cette mission. Si confier l'organisation et le financement de la conférence à Doha se justifie, en revanche, lui donner la présidence est incompréhensible. Historiquement, le Qatar n'a jamais fait preuve d'un enthousiasme débordant concernant l'adoption d'engagements, quand il n'essayait pas simplement d'empêcher ceux destinés à réduire la part des énergies fossiles pour produire moins d'émissions de GES. Une position qui s'explique par la richesse que le Qatar tire du pétrole (18e producteur mondial, d'après l'Agence Internationale de l'Énergie) et du gaz (5e producteur mondial). 

Le pire émetteur de CO2 par habitant 

Le Qatar détient ce triste record depuis une décennie. D'après les statisitiques de l'ONU, les Qataris émettraient 44 tonnes de CO2 par an en 2009, soit trois fois plus qu'un américain (17 tonnes). Comment est-ce possible, alors que le Qatar a signé le protocole de Kyoto ? En 1997, il était encore considéré comme un pays en voie de développement, et ne s'est donc vu imposer aucune obligation. Le pays a malgré tout fait quelques efforts, puisque les émissions de CO2 étaient de 63 tonnes par habitant en 2005.
De plus, l'association de protection de l'environnement WWF a rapporté en mai 2012 que le Qatar était le pays avec la plus forte empreinte écologique[5] dans le monde, qui s'explique principalement par son incroyable consommation énergétique. Le pays produit intensément du gaz et du pétrole, mais sa population est faible (1,67 million d'habitants), d'où cet incroyable chiffre. L'eau et électricité sont de plus gratuites au Qatar, ce qui n'incite personne à une utilisation raisonnable : par exemple, la demande en énergie augmente de 7% chaque année. 

La conférence de Doha entrainera-t-elle un changement dans la politique du Qatar ? 

Directement concerné par la montée des eaux, le Qatar a mené ces dernières années quelques actions en faveur d'un développement plus durable. En 2009, Qatar Airways a inauguré le premier vol commercial au gaz naturel. Le solaire devrait également se développer. Le pays tente de maîtriser les rejets industriels, notamment ceux de l'extraction de pétrole, en réutilisant les gaz issus de la combustion des hydrocarbures.
Aussi, les plus optimistes voient dans la conférence de Doha une tentative du Qatar de modifier les modalités de son développement économique, actuellement désastreux pour l'environnement. Pour d'autres, il ne s'agit que d'une occasion pour le pays de montrer sa puissance en étalant sa richesse.

Les objectifs de la 18e conférence mondiale sur le climat

La 18e conférence doit permettre de trouver un accord global pour 2015, qui entrera en vigueur en 2020. Les publications incitant les États à s'entendre se sont multipliées ces derniers temps, soulignant l'urgence de la situation : le bilan de l'Organisation mondiale de météorologie, l'étude de la Banque mondiale décrivant une Terre à +4°C invivable, le rapport de l'Agence Européenne pour l'Environnement et celui du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
Doha doit donc impérativement permettre de fixer un calendrier des négociations à venir, et de prolonger le protocole de Kyoto dont la première période d'engagement s'achève le 31 décembre 2012. Sur ce deuxième point, le Canada a déjà annoncé son retrait du protocole, et la Russie et le Japon se sont montrés très réticents également. Afin de prévenir un échec semblable à celui de Copenhague en 2009, le Réseau-Action-Climat préconise d'anticiper les actions et négociations dans chaque pays, afin d'obtenir un accord « prêt à signer » en 2015. En réalité, les négociateurs devront comme à chaque fois trouver un compromis entre ambitions et réalisme, afin d'obtenir l'engagement de tous les pays.

Notes

  1. Site Internet officiel de la COP18. La première avait été organisée par l'Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) en 1979 à Genève.
  2. Traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, sous l'égide de l'ONU.
  3. Source : Banque Mondiale
  4. Concept utilisé en relations internationales, développé par le professeur américain Joseph Nye, pour décrire la capacité d'un acteur politique d'influencer indirectement le comportement d'un autre acteur à travers des moyens non coercitifs (structurels, culturels ou idéologiques).
  5. L'empreinte écologique est un indicateur destiné à évaluer la pression exercée par les hommes sur les ressources naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature. Elle mesure les surfaces biologiquement productives de terres et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'une population consomme et pour absorber les déchets générés. 

Sources

  • Une conférence sur le climat chez le champion du CO2 – Le Nouvel Observateur
  • Le Qatar, grand émetteur de CO2, accueille la conférence sur le climat – Le Monde
  • Le Qatar, hôte controversé de la prochaine conférence sur le climat – Développement Durable.com
  • COP18 : Le Qatar, capitale mondiale des conférences et sommets ? – Rue 89
  • Doha : une conférence d'étape qui tranchera des enjeux importants en vue de l'accord global – Actu-environnement

Le chef indien Raoni "heureux" de plaider la cause de l'Amazonie à l'Elysée




Photographe : Christophe Ena :: François Hollande reçoit le chef indien Raoni à l'Elysée, le 29 novembre 2012


Le chef indien brésilien Raoni, arborant une coiffe à plumes jaunes et son fameux plateau labial, a plaidé vendredi la cause de l'Amazonie et des peuples autochtones à l'Elysée où il a été reçu par le président François Hollande.

Raccompagné sur le perron de l'Elysée par le chef de l'Etat, Raoni, qui serait âgé de 82 ans, s'est dit "heureux" de cette rencontre, se félicitant du soutien du président de la République, des Français de "l'Europe et du monde", concluant son bref message par un : "Je vous embrasse."
"Le chef de l'Etat a salué son parcours personnel et son engagement courageux pour la préservation de l'environnement", a déclaré pour sa part l'Elysée dans un communiqué.
François Hollande "a rappelé la mobilisation de la France pour la préservation des grandes forêts primaires et la protection des peuples autochtones qui y vivent, en Amazonie comme partout dans le monde", a poursuivi la présidence.
Le président, selon l'Elysée, a fait valoir aussi l'action de la France en faveur du "développement durable de la zone amazonienne en Guyane", soulignant "l'importance d'une participation des peuples autochtones aux débats et négociations qui engagent leur avenir".
Le chef Raoni effectue actuellement une tournée en Europe qui doit le mener également en Allemagne, en Suisse et en Hollande pour soutenir la campagne "Urgence Amazonie", organisée par Planète Amazone avec le soutien de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et pour l'Homme et Amazon Watch.
"Quand on a tendance à camper sur nos propres intérêts locaux, nationaux ou régionaux, il vient nous rappeler que ce sont des enjeux universels, que les changements climatiques, la déforestation, la perte de la biodiversité vont affecter l'humanité toute entière", a déclaré Nicolas Hulot, qui accompagnait le chef Raoni à l'Elysée.
Selon l'ex-animateur de l'émission de télévision "Ushuaïa", l'impact de projets agricoles ou miniers français sur la forêt amazonienne a été évoqué lors de cet entretien, tout comme le barrage géant de Belo Monte, sur le fleuve Xingu, un affluent de l'Amazone dans le nord du Brésil.
Le chef indien est un opposant à ce projet, qui a vu le groupe Alstom signer un contrat de 500 millions d'euros avec une compagnie brésilienne pour la fourniture de deux turbines.
Selon Nicolas Hulot, François Hollande "plaidera la cause (de Raoni) et des peuples indigènes et de la forêt amazonienne" auprès de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, attendue en France le 11 décembre pour une visite d'Etat.
Source:Afp




La fonte des glaces polaires s'accélère, liée à 20% de la montée des océans

Photographe : Ian Joughin :: Le fjord Ilulissat, au Groenland


La fonte des glaces polaires s'est accélérée ces vingt dernières années sous l'effet du réchauffement climatique, surtout au Groenland, contribuant pour 20% à la montée des océans sur cette période, selon l'estimation la plus précise jamais faite à ce jour et publiée jeudi.


Une équipe internationale de chercheurs a effectué cette étude importante, qui paraît dans la revue américaine Science du 30 novembre au moment où se déroule la dernière conférence de l'ONU sur le climat à Doha, au Qatar.
Le niveau de la mer s'est élevé en moyenne depuis 1992 de plus de 55 mm (3 mm par an), dont la plus grande partie est attribuable à l'expansion thermique de l'eau. Ces scientifiques ont estimé à 11,1 mm au total l'élévation des océans ayant résulté de la seule fonte des deux plus grandes calottes glaciaires de la planète.
Environ deux tiers des glaces fondues se situaient au Groenland et le reste dans l'Antarctique, précisent ces chercheurs, qui se sont appuyés sur un grand nombre d'images satellite de la Nasa et de l'ESA, l'agence spatiale européenne.
Ces dernières estimations se situent dans la fourchette du rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) en 2007. Mais, soulignent ces scientifiques, les écarts constatés étaient alors tellement grands qu'il était impossible de déterminer si la masse de glace de l'Antarctique se réduisait ou s'accroissait.
Ces dernières estimations, beaucoup plus précises, confirment que l'Antarctique et le Groenland ont perdu plus de glace qu'ils n'en ont regagné chaque année depuis 1992, et que ce phénomène s'est amplifié.
Ainsi, le Groenland et l'Antarctique perdent ensemble aujourd'hui plus de trois fois plus de masse glaciaire que dans les années 1990, faisant passer leur contribution à la montée des océans de l'équivalent de 0,27 mm à 0,95 mm par an.
Mieux prédire la montée des eaux
Mais la fonte des glaces s'est surtout fortement accélérée au Groenland où elle a quintuplé, souligne Erik Ivins du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, l'un des principaux co-auteurs de l'étude.
En contraste, les changements dans la calotte glaciaire de l'Antarctique ont été moins drastiques, des pertes notables dans l'ouest du continent ayant été compensées en partie par des gains dans l'Est.
"Je pense qu'une des leçons que nous avons apprises dans cette recherche avec le Groenland c'est que contrairement à ce que nous pensions, nous ne comprenons pas vraiment la dynamique des calottes glaciaires" et surtout la raison de l'accélération de la fonte, a expliqué le chercheur lors d'une conférence de presse téléphonique.
"Nous devons à présent mieux comprendre la physique des plaques de glace durant la période que nous venons d'observer, afin d'élaborer des modèles capables de mieux prédire la montée du niveau des océans d'ici la fin du siècle", a-t-il ajouté.
"Cette estimation des pertes de la masse de glace aux pôles depuis 1992 n'est qu'une photographie de la situation pour cette période, mais on s'attend à ce que le réchauffement continue, ce qui devrait accélérer la fonte des glaces durant le reste de ce siècle", a prévenu Ian Joughin, glaciologue au Polar Science Center Applied Physics Laboratory de l'Université de l'Etat de Washington (nord-ouest).
Cette dernière étude, fruit de la collaboration de 47 chercheurs de 26 laboratoires, a permis d'harmoniser toutes les approches pour obtenir de bien meilleures estimations. "Maintenant nous avons les mêmes critères de comparaison", s'est félicité Ian Joughin.
Depuis 1998, les scientifiques ont publié au moins 29 estimations différentes des pertes de glaces pôlaires et de leur contribution à la montée des océans, allant d'une augmentation de 1,9 mm par an à une baisse de 0,2 mm.
source:Afp

mercredi 28 novembre 2012

Un géant nord-américain de l'agroalimentaire taché du sang des Indiens


Bunge_usineBunge achète la canne à sucre cultivée sur les terres revendiquées par les Guarani
© Survival
Au Brésil, un géant nord-américain de l'agroalimentaire est compromis dans un scandale lié à la culture de la canne à sucre qui a entraîné l'expulsion d'une communauté d'autochtones, pollué les cours d'eau et engendré la maladie et la mort.
Bunge, une multinationale céréalière basée au Etats-Unis, fortement impliquée dans le marché florissant des biocarburants (ou agrocarburants) au Brésil, achète la canne à sucre aux propriétaires terriens qui ont accaparé les territoires guarani.
Une communauté de 225 Guarani de l'Etat du Mato Grosso do Sul dont les terres ont été spoliées pour faire place aux plantations, dénonce l'invasion de la canne à sucre, associée à l'utilisation de machines et de pesticides, qui ruine leur vie depuis quatre ans.
Déjà, deux jeunes Guarani de la communauté de Jata Yvary se sont suicidés cette année. Les garçons, âgés de 16 et 13 ans, ont été retrouvés pendus à un arbre. De plus, un homme a été écrasé et tué par un camion utilisé par Bunge pour transporter la canne à sucre.
Des porte-parole de la communauté ont lancé ce message à l'ONG Survival International : "Nous, Guarani, ne voulons plus de plantations de canne à sucre sur notre terre ; elles détruisent notre santé, celle de nos enfants et de nos aînés, et le poison contamine l'eau".
Les Guarani disent que les pesticides pulvérisés par avion se déversent sur leur communauté et que les machines usagées et les résidus de canne à sucre pourrissent dans les cours d'eau dont ils dépendent.
Ils appellent à la démarcation de leur territoire et à l'expulsion de tous les Blancs de la région, car, disent-ils, "à cause d'eux, nous ne pouvons plus ni chasser, ni pêcher, ni maintenir nos traditions. Nous voulons préserver la forêt mais ils la détruisent et s'enrichissent illégalement avec".
Selon la Constitution brésilienne et un accord signé entre les autorités et les Guarani, le gouvernement a l'obligation de cartographier et de protéger tous les territoires guarani. Mais ce processus n'a toujours pas été mis en œuvre et, en attendant leur restitution, les Guarani assistent impuissants à leur dévastation.
Survival a écrit à Bunge, mais la compagnie ne s'est pas embarrassée de scrupules, soutenant qu'elle continuerait à acheter la canne à sucre cultivée sur le territoire ancestral des Guarani tant que les autorités brésiliennes ne l'auront pas homologué.
Plus tôt cette année, Raizen, une compagnie joint-venture d'agrocarburants entre Shell et COSAN, avait renoncé à un projet controversé d'achat de canne à sucre cultivée sur un territoire guarani après une campagne d'envergure menée par les Indiens et Survival.
Stephen Corry, directeur de Survival International, a déclaré : "La majorité des agrocarburants du Brésil est tachée du sang des Indiens. Ceux qui l'utilisent devraient savoir que leur choix soi-disant 'éthique' contribue à la mort et à la destitution totale des Indiens guarani. Bunge devrait suivre l'exemple de Shell et laisser la terre aux Guarani sans se cacher derrière l'excuse d'attendre la reconnaissance officielle du territoire qui peut prendre encore plusieurs décennies".

Auteur

Survival International

samedi 24 novembre 2012

Cameroun : Herakles Farms détruit la forêt et les habitants

Herakles persiste et signe : l’entreprise américaine avance dans les travaux d’installation de sa future palmeraie.
Ces images aériennes prises par Greenpeace début novembre mettent en évidence le déboisement de la zone de concession, jusque-là constituée de forêts denses, mis en œuvre par la SG Sustainable Oils Cameroon (SGSOC) filiale locale de l’entreprise Herakles farms dont le siège social est à New York. On peut observer les opérations de déforestation, ainsi que la pépinière, cette zone où sont déposées les pousses de palmiers.
Ces activités de déforestation ont lieu alors que le bail foncier de 99 ans dont dispose la SGSOC n’a pas encore été approuvé par décret présidentiel !! Elles sont donc contestables au regard du droit camerounais. Le projet, s’il est poursuivi, s’étendra sur 73 000 hectares de forêts, berceau d’une biodiversité exceptionnelle et surtout lieu de vie de milliers d’habitants, d’agriculteurs.
Un climat social qui se tend
Bien que l’entreprise affirme que la plantation favorisera le développement économique et social de la région, l’opposition locale et internationale ne cesse de s’intensifier et la déforestation en cours risque d’aggraver les conflits sociaux qui se sont cristallisés autour du projet.
Des agriculteurs locaux et des villageois s’opposent au projet qui doit se développer sur leurs terres.. Et en parallèle, le mécontentement grandit chez les employés de la SGSOC concernant leurs salaires et leurs conditions de travail.
Et des pressions policières inquiétantes
La semaine dernière, des personnes qui se sont opposées au projet ont été harcelées par la police camerounaise.
Les médias ont relayé, le 14 novembre dernier, l’arrestation de Nasako Besingi, directeur de Struggle to Economize Future Environment (SEFE), une ONG locale qui milite de façon pacifique contre le projet d’Herakles Farms.
Lui, ainsi que cinq de ses collègues ont été arrêtés et placés en détention, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Les conditions de détentions qui nous ont été décrites sont choquantes : une cellule de 1,5 m² pour 12 personnes. Sans lumière pendant 24h. Sans toilettes. Une détention qui a duré 48 longues heures…
Ils ont tous été remis en liberté après que de nombreuses voix se soient élevées au niveau local et international.
Greenpeace demande au gouvernement camerounais de mettre fin à la déforestation et au projet de Herakles Farms, ainsi que d’instaurer des normes pour l’allocation de terre et ledéveloppement de l’huile de palme au Cameroun de façon à prévenir les conflits sociaux, l’anéantissement des moyens de subsistance des Camerounais et la destruction de leurs forêts.

Source:Greenpeace 

  














vendredi 23 novembre 2012

Le génie d'Albert Einstein provenait notamment de son cerveau hors norme

source:Maxiscience

Publié le 22 novembre 2012 par Maxime Lambert
Le cerveau d'Albert Einstein présente certaines caractéristiques extraordinaires (Crédits : Oren Jack Turner, Princeton, N.J)
Publiée le 16 novembre dans la revueBrain, une étude américaine basée sur des photos post-mortem de coupes anatomiques du cerveau d’Albert Einstein montre que le cortex de ce dernier présentait certaines particularités.
Plus de 50 ans après sa mort, Albert Einstein est encore reconnu comme l'un des plus grands génies du XXe siècle. D'ailleurs, à cause de ses extraordinaires capacités cognitives, le physicien allemand a eu, juste après son décès, "l’honneur" de voir son cerveau prélevé et sectionné en 240 blocs pour être mis sous verre sous la forme de lames histologiques. Avec la permission de sa famille, celles-ci ont alors été photographiées sous tous les angles. Le but : percer le secret de l'intelligence du scientifique.
Aujourd'hui, c'est ainsi avec enthousiasme que l’anthropologue Dean Falk, de l'Université de Floride, et ses collègues ont annoncé qu'ils avaient réussi à faire parler les précieuses reliques. Pour cela, une étude a été menée à partir de 14 de ces précieuses photographies, détenues par le Musée national américain de santé et de médecine. Celles-ci ont été mises en parallèle avec une "feuille de route" établie en 1955 par le Dr Thomas Harvey pour documenter les emplacements du cerveau dont provient chacun des échantillons préparés et photographiés à l’époque.
Grâce à ces éléments, Falk, Frederick E. Lepore, de la Robert Wood Johnson Medical School, et Adrianne Noe, directrice du Musée national de médecine, ont ainsi pu, pour la première fois, examiner l'ensemble du cortex cérébral du génie. Ils l'ont également comparé à celui de 85 cerveaux humains "normaux", à la lumière de résultats fournis par l'imagerie fonctionnelle. Verdict : certaines zones du cerveau présentent des caractéristiques tout à fait exceptionnelles. "C'est une partie vraiment sophistiquée du cerveau humain. Et [celui d'Einstein] est extraordinaire", a commenté Dean Falk, faisant référence à la matière grise.
Une anatomie unique
"Bien que la taille et la forme asymétrique du cerveau d'Einstein soient normales, les cortex préfrontal, somato-sensoriel (…), pariétal, temporal et occipital sont extraordinaires", a t-il précisé. Plus en détail, l'équipe a trouvé que le cerveau du génie montrait des replis plus complexes dans certaines zones notamment dans le cortex cérébral et le cortex préfrontal. "Ceux-ci peuvent avoir fourni les fondements neurologiques de certaines de ses aptitudes visuelles, spatiales et mathématiques, par exemple", a commenté Dean Falk cité par LiveScience.
"Il était né avec un très bon cerveau, et il a eu les types d'expérience qui lui ont permis de développer le potentiel qu'il avait", a t-il encore ajouté. De son côté, Sandra Witelson, une autre scientifique qui a étudié le cerveau d'Einstein a précisé : "Ce n'est pas juste qu'il est plus gros ou plus petit, c'est que le modèle est différent. Son anatomie est unique comparé à toutes les autres photographies et dessins de cerveau humain qui ont été recensés jusqu'ici".

Des milliards pour renforcer les autoroutes électriques

Pylones electriques et lignes a haute tension.


Pour RTE, il est clair que le réseau de transport d’électricité français – 100.000 km de lignes – devra être renforcé, à l’issue du débat national sur la transition énergétique prévu et qui devrait aboutir à une part plus grande des énergies renouvelables (solaire et éolien) dans la production d’électricité. «La transition énergétique, quelles que soient les conclusions du débat, entraînera une mutation importante du paysage énergétique, ne serait-ce que par le changement de répartition géographique des moyens de production», indique RTE.
«Pendant longtemps, a expliqué Dominique Maillard, le président de RTE, le développement du réseau était conditionné par une consommation qui doublait tous les dix ans mais nous entrons dans une période de stabilité, voire de diminution de la consommation, et c’est maintenant la localisation géographique des moyens de production d’électricité qui dicte l’évolution du réseau.»
D’ici à 2030, les investissements seront encore plus lourds: RTE estime en effet que, selon les scénarios, il lui faudra réaliser 35 à 50 milliards d’euros d’investissements, dont 5 à 10 pour accompagner la transition énergétique et 5 pour renforcer les interconnexions électriques avec les pays voisins. Dans les trois ans, environ 70 nouvelles lignes sont prévues, dont 63 seront souterraines, soit 700  km, ce qui représentera 1,5 Md€.  Outre le renouvellement du réseau, il s’agit aussi de renforcer la sécurité d’alimentation électrique et de rééquilibrer le réseau. Des travaux importants sont ainsi prévus pour restructurer des liaisons du Massif Central, renforcer le réseau dans le Grand Est ainsi qu’entre la Normandie et le Sud Parisien.
Le coût du transport de l’électricité par les lignes haute tension représente environ 10% de la facture d’électricité du consommateur, mais si on prend en compte la totalité des réseaux, cela représente près de la moitié de la facture.  Les pertes d’énergie sur les réseaux sont de l‘ordre de 6%.
Le gouvernement s’est engagé à réduire de 75% à 50% à l’horizon 2025 la part du nucléaire dans la consommation française d’électricité. Le débat sur la transition énergétique, qui s’ouvrira fin novembre, doit émettre des recommandations qui déboucheront sur une loi de programmation avant l’été 2013.
Source:20 minutes

La France face au vieillissement de son parc nucléaire


PARIS (Reuters) - Le vieillissement des centrales nucléaires et les vagues de départs à la retraite chez EDF seront les premiers enjeux de la sûreté nucléaire en France pour les prochaines années, déclare le président de l'Autorité de sûreté nucléaire.
Confronté à un parc nucléaire qui atteint 30 ans d'âge en moyenne, le gendarme du nucléaire devra approuver en 2013 le maintien en activité de plusieurs réacteurs, dont Fessenheim 2, et dira en 2015 s'il accepte le principe de prolonger la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans de fonctionnement.
"On arrive à un moment où ces installations ont une trentaine d'années, ou plus, et la question du vieillissement est une question qui est nouvelle", a dit à Reuters le nouveau président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, qui a succédé à André-Claude Lacoste, dont le mandat s'est étalé sur 20 ans.
Pierre-Franck Chevet souligne dans sa première interview depuis sa nomination que le monde entier est confronté comme la France à ce nouvel âge du nucléaire et que les réacteurs français - qui fournissent 75% de l'électricité du pays - étaient à l'origine conçus pour fonctionner 30 ans.
La possibilité de les prolonger est déjà donnée au cas par cas, rappelle ce polytechnicien qui a débuté sa carrière en 1986, "juste après Tchernobyl", auprès de l'ancêtre de l'ASN.
"Peut-on envisager d'aller au-delà de 40 ans ? Là-dessus, il n'y a pas de réponse, pas d'avis favorable, ce n'est nullement acquis. On attend un dossier complet de la part d'EDF (...) qui nous amènera en 2015 à prendre position sur le sujet."
L'électricien français s'est prononcé à plusieurs reprises pour une exploitation de ses réacteurs jusqu'à 60 ans.
FESSENHEIM RALLUMÉ EN 2017 ?
Pierre-Franck Chevet affirme que la position de l'ASN sera également valable pour la centrale de Fessenheim, que François Hollande s'est engagé à fermer Fessenheim avant fin 2016.
Mais le plan de démantèlement de la plus vieille centrale du parc français, obligatoire pour arrêter définitivement une installation nucléaire, n'existe pas encore.
Pierre-Franck Chevet rappelle que cinq ans environ seront nécessaires à la préparation et à l'approbation ce document, sans lequel seule une mise à l'arrêt provisoire peut advenir.
"C'est n'est pas la même chose de garer sa voiture et de la mettre à la casse", compare le président de l'ASN.
"Si le président de la République (...) prend la décision lui-même de dire on ne produit plus, ça c'est possible. Ce qu'on dit simplement c'est qu'entre ça et un arrêt définitif, construit dans la durée, là il y a une autre étape."
Nicolas Sarkozy s'était prononcé contre la fermeture de Fessenheim et pour la construction de deux réacteurs de 3e génération, à Flamanville - en cours - et à Penly.
NOUVELLE GÉNÉRATION CHEZ EDF
L'année prochaine, l'ASN donnera son avis sur le fonctionnement au-delà de 30 ans de six réacteurs, dont Fessenheim 2, et assumera cette décision quels que soient le contexte politique ou les risques de manque d'électricité.
"Quelle que soit la raison, si on considère qu'en terme de sûreté un réacteur ne doit pas fonctionner, on a l'indépendance qu'il faut pour l'arrêter" dit le président de l'ASN.
La production d'électricité risque de ne plus être suffisante à partir de l'hiver 2016, lorsque l'équivalent d'un réacteur manquera à la sécurité d'approvisionnement avant même la fermeture de Fessenheim.
Interrogé sur les travaux que l'ASN a imposé à EDF sur le réacteur n°1 de Fessenheim, Pierre-Franck Chevet rappelle qu'une partie des travaux doit être achevée d'ici fin décembre 2012.
"L'échéance n'est pas l'été prochain, c'est là, en fin d'année (...) Si elle n'est pas respectée on avisera de notre pouvoir de sanction", a-t-il dit.
EDF est en outre confronté à un renouvellement de son personnel qui représente un enjeu très important pour la sûreté des installations, selon l'ASN. Environ 30% de ses effectifs partiront à la retraite d'ici 5 ans, mais cette proportion atteint 50% dans le personnel nucléaire.
"C'est quelque chose d'absolument massif sur lequel il ne faut pas se tromper (...) Il a une génération qui part, qui a participé à la construction, à la mise en service des tranches", dit-il, soulignant que la nouvelle génération arrivera sur des réacteurs déjà en fonctionnement et âgés.
"Donc la question sous-jacente, c'est comment on renouvelle les compétences", souligne le président de l'ASN.
L'impact du facteur humain sur la sûreté nucléaire a été mis en évidence par la catastrophe nucléaire de Fukushima. Elle a également montré l'importance de la coopération à l'échelle mondiale, mais aussi européenne.
Interrogé sur la possibilité de créer un gendarme unique du nucléaire, le président de l'ASN, dont le mandat s'achèvera obligatoirement dans 6 ans, a estimé qu'il était impossible pour l'instant de créer une autorité européenne ou mondiale.
"Il peut exister un jour, peut-être pour mes petits enfants, une autorité internationale unique, où les pays, les Parlements, auront dit 'je m'en réfère à cette autorité là'. Actuellement nous ne sommes pas dans cette situation", a-t-il conclu.

jeudi 22 novembre 2012

Une nuit de sommeil en France dure en moyenne 7 heures 13 minutes


Le chiffre du jour : 7 heures 13 minutes. C’est le temps qu’un Français passe en moyenne à dormir chaque nuit. Ce n’est pas assez, ni pour les hommes ni pour les femmes. Encore moins pour les jeunes, touchés par un fort déficit de sommeil
  • Un dossier pour tout savoir sur le sommeil 
Le temps de sommeil moyen des Français âgés de 15 à 85 ans atteint 7 heures 13 minutes, d'après une étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (INVS), mardi 20 novembre.
L'étude soulève des différences entre les hommes et les femmes, mais également en fonction de l'âge, en matière de sommeil. Le temps de sommeil moyen des Françaises est plus élevé que celui de leurs homologues masculins (7 heures 18 minutes contre 7 heures 7 minutes).
Au regard de l'écart entre sommeil effectif et sommeil nécessaire, ce sont pourtant les femmes qui affichent le déficit de sommeil moyen le plus important (17 minutes, contre seulement 7 minutes pour les hommes).
Le réveil sonne en moyenne 17 minutes trop tôt pour les femmes et 7 minutes trop tôt pour les hommes. Les symptômes liés à une éventuelle insomnie chronique touche près d'un sixième des 15-85 ans.
Le réveil sonne en moyenne 17 minutes trop tôt pour les femmes et 7 minutes trop tôt pour les hommes. Les symptômes liés à une éventuelle insomniechronique touchent près d'un sixième des 15-85 ans. © Pista23,StockFreeImages.com
Les femmes dorment moins bien que les hommes
Les jeunes semblent tout particulièrement manquer de sommeil. Le déficit moyen atteint 54 minutes pour les filles âgées de 15 à 19 ans, et 41 minutes pour les garçons du même âge.
En 2010, les symptômes liés à une éventuelle insomnie chronique touchaient près de 16 % de la population des 15-85 ans. Une fois encore, les femmes sont les plus concernées par ce problème (19,3 % contre 11,9 %).
Les chiffres présentés sont issus du Baromètre santé 2010 de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES). Réalisée en population générale, l'enquête a été conduite auprès de 27.653 individus âgés de 15 à 85 ans.

Les ados ne dorment pas assez


PARIS (Sipa) -- Les adolescents ne dorment pas assez et les troubles du sommeil sont fréquents dans la population générale, selon plusieurs études publiées mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS).
L'étude qui montre une chute du sommeil au cours de l'adolescence a été menée en 2010 sur 9.251 élèves âgés de 11 à 15 ans. Le temps de sommeil la veille des jours d'école "baisse drastiquement" entre 11 ans (9 heures et 26 minutes) et 15 ans (7 heures et 55 minutes) alors que le temps de sommeil les jours sans classe le lendemain reste assez stable aux alentours de 10 heures. La plupart des pédiatres et spécialistes du sommeil de l'enfant recommandent un temps de sommeil d'au moins 9 heures au cours de l'adolescence pour favoriser la croissance, l'apprentissage et l'équilibre physique et psychologique, précisent Damien Léger, de l'Institut national du sommeil et de la vigilance à Paris, et ses collègues.
La dette de sommeil passe ainsi de 16% des 11 ans à 40,5% des 15 ans, la dette de sommeil étant définie par une différence de plus de deux heures entre le temps de sommeil les jours sans classe le lendemain et celui la veille des jours d'école. Le sommeil court (moins de sept heures de sommeil pour les jours avec classe le lendemain) concerne 2,6% des 11 ans à 24,6% des 15 ans.
"Il semble qu'au fil de l'adolescence, le sommeil soit mis en compétition avec d'autres activités et devienne donc insuffisant en durée et en qualité comme c'est le cas chez les adultes", commentent les auteurs en faisant référence à l'usage de médias comme la télévision et la téléphonie mobile.
Une autre enquête menée en 2010 par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) sur 27.653 personnes âgées de 15 à 85 ans révèle également un temps de sommeil moyen "assez court", de 7h13, plus élevé pour les femmes (7h18) que pour les hommes (7h07). Le déficit moyen de sommeil est de 17 minutes pour les femmes et de 7 minutes pour les hommes. Chez les 15-19 ans, il atteint 54 minutes pour les jeunes filles et 41 minutes pour les jeunes hommes.
Les insomnies chroniques
L'étude met aussi en évidence une proportion "élevée" (15,8%) d'insomnie chronique chez les 15-85 ans, plus importante chez les femmes (19,3%) par rapport aux hommes (11,9%). La part d'insomnie chronique est stable avec l'âge parmi les femmes. Elle augmente chez les hommes, de 3% à 15-19 ans à 18% à 45-54 ans avant de diminuer à 8% au delà de 65 ans. L'insomnie chronique apparaît liée à des situations de précarité, à certains événements de vie difficiles tels que les violences subies.
Enfin, les troubles du sommeil déclarés sur les huit derniers jours apparaissent en hausse par rapport à 1995, avec une stabilisation de la prévalence depuis 2000 à un niveau élevé autour de 47%.
La forte prévalence des troubles du sommeil sont confirmés dans une autre enquêté réalisée en 2008 par l'Institut de veille sanitaire (InVS) sur 12.636 personnes âgées de 16 ans et plus. Plus d'un tiers ont déclaré une symptomatologie d'insomnie au moins trois nuits par semaine avec plus d'un quart les décrivant depuis plus de trois mois. Par ailleurs, une personne sur cinq (19%) présentait des symptômes d'insomnie chronique accompagnés de perturbations diurnes (fatigue ou somnolence excessive).
Seules 7,3% de ces personnes ne déclaraient aucune comorbidité. Malgré cette forte morbidité, moins d'un tiers (27,5%) de ces personnes avaient déjà consulté pour leurs problèmes de sommeil. Pourtant, une sur cinq (22,2%) et une sur deux après 75 ans (48,5%) déclaraient prendre de façon habituelle des médicaments pour dormir. Il s'agissait de benzodiazépines ou apparentés dans 82% des cas, bien que ces thérapeutiques soient déconseillés au long cours. Ces résultats indiquent une prise en charge encore insuffisante de l'insomnie chronique en France.
Une dernière étude dans le BEH montre que la somnolence concerne un Français sur cinq et a des conséquences sévères sur le risque d'endormissement au volant.
Source: Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS).