mercredi 14 novembre 2012

Mouvement de protestation en Europe


L’Europe contre l’austérité, grève générale en Espagne et au Portugal

L’Europe était mobilisée mercredi contre l’austérité lors d’une journée marquée par des grèves générales en Espagne et au Portugal, deux des pays les plus fragiles de la région, où la riposte populaire grandit contre le chômage et la précarité.
Des arrêts de travail étaient aussi annoncés en Italie et en Grèce, ainsi que des manifestations dans plusieurs autres pays dont la France et l’Allemagne.
« Cette journée sera une étape dans l’histoire du syndicalisme européen », a lancé à Madrid le secrétaire général de CCOO, Ignacio Fernandez Toxo, appelant à la grève contre « le gouvernement du chômage et de la misère ».
« À semer l’austérité, on récolte la récession, l’augmentation de la pauvreté et l’angoisse sociale », a déclaré Bernadette Ségol, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES) qui coordonne la mobilisation. Et d’ajouter, « dans certains pays, l’exaspération atteint son comble. Des solutions urgentes doivent être prises pour relancer l’économie et non l’asphyxier par l’austérité. »
L’Espagne, quatrième économie de la zone euro, étranglée par un chômage qui frappe un quart des actifs, vivait au ralenti pour sa deuxième mobilisation générale depuis l’arrivée au pouvoir, il y a près d’un an, du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.
Dans la nuit, des piquets de grève agitant les drapeaux rouges des syndicats UGT et CCOO ont envahi Madrid et d’autres grandes villes, prenant position aux portes des usines, des commerces, des marchés de gros ou des gares.
Dans la capitale, des manifestants ont déployé de larges banderoles portant le slogan de cette journée: « Ils nous privent de notre avenir, il y a des coupables, il y a des solutions ». « Grève générale. Ils nous laissent sans avenir », affirmait aussi une banderole barrant l’entrée de l’usine Volkswagen à Pampelune dans le nord de l’Espagne.
« Nous sommes en grève contre la réforme du travail, contre les coupes budgétaires dans tout, contre les hausses d’impôts. On est en train de perdre tout ce que l’on avait obtenu grâce à beaucoup de travail et d’efforts », résumait Rocio Blanco, une gréviste de 48 ans près de la gare d’Atocha à Madrid.
Depuis la dernière grève du 29 mars, les manifestations se succèdent contre la politique d’austérité menée par l’exécutif qui prévoit 150 milliards d’euros d’économies d’ici à 2014 et frappe durement les plus modestes.
L’impact du mouvement était cependant limité par le service minimum en cours en Espagne en pareil cas. Dans les transports en commun, les Madrilènes se résignaient à attendre un peu plus longtemps que d’habitude.
Désabusée, Soledad Jimenez, une dessinatrice de 30 ans, disait ne pas croire que la grève « soit la manière la plus adaptée de protester ». « Il y a des gens qui ne peuvent pas se permettre de perdre une journée de salaire », remarque-t-elle. « J’essaierai d’aller à la manifestation cet après-midi ».
Deux manifestations sont prévues à Madrid, l’une à l’appel des syndicats et l’autre de la mouvance des indignés.
« Cette première grève ibérique » est « un signal fort de mécontentement et un avertissement aux autorités européennes », a estimé Armenio Carlos, secrétaire général de la CGTP, le principal syndicat portugais.
Au Portugal, trains et métros étaient à l’arrêt, et de nombreux avions cloués au sol. A Lisbonne, de nombreuses banderoles accrochées aux réverbères appelaient à participer au mouvement.
« La « troïka » dehors », clamaient d’autres affiches demandant le départ du pays des créanciers qui évaluent actuellement les mesures d’austérité mises en oeuvre par le gouvernement en échange de l’aide internationale de 78 milliards d’euros, accordée au pays en mai 2011.
Alors que la croissance dans la zone euro devrait rester au point mort (+0,1%) en 2013, selon la Commission européenne, le Fonds monétaire international a lui-même averti que les politiques de rigueur risquaient de devenir « politiquement et socialement intenables ».
« Nous allons manifester parce qu’ils ignorent les droits du peuple. Des gens sont expulsés de chez eux, et ils augmentent nos impôts », s’indigne Sandra Gonzalez, étudiante de 19 ans à l’université Complutense de Madrid. La journée de mobilisation devrait culminer en fin d’après-midi à Madrid, où une manifestation est programmée.
Le président de la confédération allemande des syndicats (DGB), Michael Sommer s’est dit solidaire avec les pays de l’Europe du sud. « En Grèce, en Espagne, au Portugal, est pratiquée une politique d’austérité sur le dos des gens (…) On détruit ces pays à coup d’économies. (…) C’est pour cela qu’il y a cette résistance, cette révolte », a-t-il souligné, rappelant que des rassemblements étaient organisés dans plusieurs villes d’Allemagne.
Avec Afp
Ici,la carte de toutes les actions menées à travers l’Europe:
La liste des actions indiquées sur cette carte n’est pas définitive. La carte sera actualisée régulièrement.
En direct vidéo:
Madrid
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